Codes juridiques

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Panorama des codes juridiques : contenu, organisation et présentation de l’information.

1. Les différents types de code

La codification vise à permettre un accès simple et rapide aux règles de droit en vigueur et consiste à rassembler des normes dispersées, législatives ou réglementaires, pour les rendre cohérentes et accessibles, à travers un plan logique.

La codification systématique des textes de loi a été entreprise par Napoléon Ier.

La période napoléonienne voit ainsi naître cinq codes : Code civil (1804), Code pénal (1810), Code de procédure civile (1806), Code d’instruction criminelle (1808), Code de commerce (1807).

Par la suite, d’autres ensembles de lois ont été codifiés par les pouvoirs publics.

Par ailleurs, des codes sont le produit de l’édition privée. Un petit nombre d’éditeurs privés a entrepris d’enrichir de notes et de références les codes officiels ou bien encore, pour répondre à des nécessités pratiques, sont à l’initiative de compilation de textes concernant un domaine précis, mais non codifiés par les pouvoirs publics. Il s’agit, dans ces cas-là, de codes privés qui, bien que présentant de nombreux atouts, n’ont aucune valeur juridique officielle, contrairement aux codes officiels.

 

2. Les codes officiels

Les codes officiels sont publiés par la Direction de l’information légale et administrative (DILA).

Ces codes ne contiennent que les lois et décrets codifiés sans aucune adjonction.  Ils recouvrent l’ensemble des codes qui ont fait l’objet d’un vote par le Parlement ou qui ont été codifiés par décret à la suite des travaux de la Commission supérieure de codification.

La liste des codes officiels est consultable sur Légifrance

On dénombre au total une centaine de codes présents sur Légifrance dont certains sont définitivement abrogés et restent donc figés dans leur dernier état (exemple le Code pénal ancien). 

Les codes officiels sont en général peu utilisés (sauf ceux que l’on ne trouve que dans cette édition) car ils sont concurrencés par les éditions privées, riches en références bibliographiques.

3. Les codes privés

3.1 Les éditeurs

Les éditeurs proposant des codes sont les suivants  :

  • Dalloz
  • LexisNexis (anciennement les codes LITEC)
  • Berger-Levrault
  • Prat-Europa
  • Editions législatives et administratives (Codes permanents)
  • Editions techniques (Codes et lois), etc.

 

Ces codes ne figurent pas parmi les codes officiels mais offrent néanmoins un accès raisonné aux principaux textes régissant chacune des matières.

En voici quelques exemples : 

  • Code constitutionnel et des droits fondamentaux (Dalloz)
  • Code des sociétés (Dalloz)
  • Code constitutionnel (LexisNexis)
  • Code des procédures collectives (Dalloz), etc. 


Les codes privés recouvrent la plupart des titres des codes officiels, enrichis de références ou de commentaires ainsi que, par exemple, de renvois sous certains articles à des articles connexes.

Ils comprennent également d’autres titres non officiellement codifiés par les pouvoirs publics, conçus par un éditeur privé pour répondre à des besoins concrets.

Les codes sont fréquemment réédités, chaque année ou tous les deux ans en général, avec une mise à jour permanente pour les publications à feuillets mobiles.

3.2 Les codes Dalloz : "les codes rouges"

Nés en 1902, les petits codes Dalloz (couverture rouge) sont les premières éditions de codes annotés.


Ils offrent :

  • le contenu de base (codification officielle)
  • des textes législatifs et règlementaires supplémentaires non codifiés, mais touchant la matière
  • des références de jurisprudence et d’analyses de ces décisions
  • des références de doctrine

Quelques titres, intitulés Mégacode, à parution irrégulière, sont publiés en version enrichie : "Mégacode du travail", "Mégacode civil". Ces titres proposent, en plus des annotations, de véritables commentaires structurés.

Les codes Dalloz sont consultables en ligne sur la base de données Dalloz.fr

3.3 Les codes LexisNexis (Litec) : "les codes bleus"

Les éditions LexisNexis publient des codes annotés comme Dalloz, mais enrichis de leur propre analyse.

Les "codes bleus" sont présentés sous deux formes :

  • des éditions annotées : ces éditions contiennent des annotations de jurisprudence et des références bibliographiques sélectionnés par des auteurs ;
  • des éditions commentées : ces codes sont enrichis de conseils, commentaires et précisions jurisprudentielles.

Dans la base de données Lexis 360 Intelligence, on trouvera en ligne ces codes bleus correspondant aux codes officiels enrichis par LexisNexis et comportant des bibliographies et des annotations. Lexis 360 Intelligence permet également de consulter des codes officiels bruts non annotés.

Exemples de codes bleus présents dans Lexis 360 Intelligence : code civil, code de commerce, code de la consommation, code de la sécurité sociale, codes des procédures civiles d’exécution, code monétaire et financier, etc.

3.4 Remarques

Les deux séries de codes les plus utilisées par les étudiants sont les codes "rouges" (Dalloz) et les codes "bleus" (LexisNexis).

Les auteurs de l’ouvrage Méthodologie de recherche documentaire juridique (2022), dirigé par Stéphane Cottin, résument ainsi la comparaison entre les codes Dalloz et LexisNexis : "On a l’habitude de dire, même si cela ne se vérifie pas pour toutes les matières, que pour un même titre, un code Dalloz sera plus orienté "Jurisprudence", alors que le même code Litec sera plutôt "Doctrine" pour l’appareil documentaire (les notes en référence à chaque article du code). De fait, ils se complètent et c’est une affaire d’habitude de travail pour le praticien" (p.52).

Selon le cas, l’usage des codes peut être autorisé par les enseignants lors des épreuves d’examen ou de contrôle continu. Généralement, c’est l’édition annotée qui est acceptée et non l’édition commentée.

4. L’organisation des informations à l’intérieur d’un code

4.1 Organisation de la matière codifiée

La structure des codes diffère selon que l’on consulte un code ancien ou un code moderne.

Les codes anciens (code civil, code de commerce...) ont une présentation méthodique. Par exemple, le code civil comprend trois grandes parties (les personnes, les biens, la propriété).

Les codes modernes adoptent une structure hiérarchique calquée sur celle qui régit l’ordre juridique : 

  • d’abord une partie législative dont les articles proviennent d’une loi (articles précédés de la lettre L, ex : art. L.122-12 du code du travail) ; 
  • ensuite une partie réglementaire provenant d’un décret, au sein de laquelle on distingue : 
    • les décrets en Conseil d’Etat et en Conseil des ministres, identifiés par un R*
    • les décrets en Conseil des ministres, identifiés par un D*
    • les décrets en Conseil d’Etat, identifiés par un R
    • les décrets simples, identifiés par un D

 

4.2 Présentation de l’ouvrage

L’exemple des codes Dalloz

  • d’abord les textes codifiés ou compilés
  • en annexe, les textes complémentaires (à la fin du code)
  • une bibliographie générale placée en tête d’une division, et une bibliographie particulière sous les articles : doctrine, jurisprudence présentée avec un petit résumé. Remarque : les renvois faits à l’Encyclopédie Dalloz sont fait sous la forme "Rep. civ." par ex.
  • 3 tables :
    • table analytique des matières qui reproduit le plan détaillé du code
    • table chronologique des textes qui ont modifié le code et des textes complémentaires ajoutés par l’éditeur
    • table alphabétique assez détaillée qui renvoie aussi bien au texte qu’à la jurisprudence référencée.

L’exemple des codes LexisNexis

La présentation n’est pas très différente des codes Dalloz. La différence réside dans la présence en début de chapitre d’un chapeau introductif (surtout dans les codes à couverture orange) qui donne une vue synthétique des textes reproduits. Les références bibliographiques y sont également plus abondantes.


Comme Dalloz, LexisNexis propose des tables en fin de volume.

 

Fiche réalisée le 13/05/2016
Mise à jour le 16/06/2023

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